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  1. La séparation : un choc : accepter et apprivoiser ses souffrances

Présentation :

Je m’appelle Constance Veri, j’ai 37 ans, je suis orthophoniste salariée dans un centre pour enfants, j’ai 4 enfants de 7 à 2 ans. Mon mari est parti avec sa secrétaire en avril 2022 après 4 mois de « préparation » ; je n’ai plus de sentiments amoureux pour toi, on est en crise, je sais plus où j’en suis, je fais une dépression, je pense à divorcer. Pour qu’au final je découvre que la secrétaire était derrière tout ça. Notre bébé avait 2 mois. 

Pour moi cela a été un choc mais il y a 

1. La séparation : un choc

A – Plusieurs façons de se séparer : 

  • les difficultés s’installent peu à peu dans la vie du couple, et un jour, l’un des conjoints décide d’en finir. L’autre, soit se résigne, plus ou moins difficilement, soit aurait voulu continuer à espérer
  • l’un des conjoints se sent plus ou moins rapidement malheureux dans la vie conjugale, mais l’autre ne réalise absolument pas à quel point la situation devient intolérable pour son conjoint => il reçoit la décision de la séparation comme si le ciel lui tombait sur la tête
  • plus rarement, les deux conjoints décident ensemble que leur vie conjugale ne les satisfait plus

B – Toujours un traumatisme aux conséquences importantes :

Nombreuses conséquences plus ou moins lourdes à supporter ou à résoudre, dont les plus fréquentes sont :

  • la vie de la famille est complètement bouleversée : noyau familial éclaté, relations à la famille élargie souvent bousculées, et compliquées ; certains liens disparaissent complètement
  • les relations amicales sont aussi très souvent chamboulées ; beaucoup d’ami(e)s prennent leur distance avec les deux conjoints ou certains prennent parti pour l’un des deux conjoint
  • la confiance en soi est énormément ébranlée, pour ne pas dire anéantie
  • la peur de l’avenir : comment vivre seul(e) ? quelle séparation allons-nous vivre ? quelle future relation aux enfants ? quels revenus futurs ? quel logement ?…
  • la vie spirituelle et ecclésiale des divorcés chrétiens est également très bouleversée : sentiments de honte face à l’échec par rapport à la demande de l’Église quant au sacrement de mariage, d’être plus ou moins banni, quelle future place dans l’Église et la paroisse ?…

2. Des souffrances à accepter 

Il va falloir peu à peu apprendre à accepter sa souffrance, et cela va se faire en plusieurs étapes :

  • au début, on vit sa souffrance un peu en automate
  • on réalise peu à peu que quelque chose est mort en nous
  • peu à peu, on arrive à reconnaître sa souffrance et à l’accepter : oui, j’ai vraiment mal, et pour le moment, je ne suis pas capable d’autre chose que d’avoir mal, très mal 
  • Une séparation est douloureuse, il ne faut pas craindre de pleurer et d’avoir mal. Cette souffrance est légitime et elle est la preuve de l’investissement dans une relation. Si on ne souffrait pas, cela serait inquiétant. Mais cette souffrance peut enfermer et conduire à la déprime, voire à la dépression. Si cela devait être le cas, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.
  • je me souviens de fêtes de famille où je m’isolais pour pleurer et je me disais que c’était normal, qu’il fallait que ça sorte
  • quand j’étais avec des amis en couple j’avais un coup de mou vers 23h et j’allais pleurer aux toilettes et je revenais. 
  • puis apprendre à exprimer sa souffrance, en choisissant les personnes capables de l’entendre et de l’accueillir sans jugement, et qui nous aiderons à aller de l’avant.

L’isolement est mortifère après un divorce. 

> j’ai tout de suite contacté Camille que je n’avais pas vue depuis 10 ans car je savais qu’il lui « était arrivé la même chose et j’avais besoin de savoir comment on faisait quand on était chrétien et divorcé

  • exprimer le plus possible ce qu’on ressent, se confier et  laisser s’échapper la colère qu’on ressent est sain.  La dernière chose souhaitable, c’est l’effet cocotte-minute : encaisser aujourd’hui, et exploser demain (on ne sait pas quand, on ne sait pas où !!!)
  • mais attention à ne pas sombrer dans le « victimisme » : Comparer son divorce à ceux des autres, c’est prendre le risque de ne jamais se relever et de toujours se considérer en situation d’échec. « Pourquoi certains parviennent-ils à se relever et pas moi ? Pourquoi mon ex est si méchant alors que celui de ma voisine est si prévenant ? »  La comparaison est une torture pour les esprits sensibles. Aucune histoire d’amour ressemble à une autre. C’est aussi vrai pour les divorces.
  • ne pas hésiter non plus à dire à Dieu sa souffrance : faire des « CRIères » quand on n’arrive plus à faire des prières

Quand on est tout en bas, on ne peut que remonter 

«  Tu ne repousses pas o Dieu un cœur brisé et broyé »  psaume 50